Des retrouvailles au sommet

Des retrouvailles au sommet


Ce samedi à 17h00, l’Atlantique Stade Rochelais (3e) reçoit la Section Paloise (4e) dans le cadre de la 20e journée de Pro D2. Une rencontre capitale dans la course aux trois premières places. Dans ce choc au sommet entre deux des cadors du championnat, les deux équipes tenteront de prendre l’avantage sur leur adversaire du jour dans l’optique des demi-finales à domicile.

Une double importance comptable et psychologique

Le 3e qui rencontre le 4e à plus de la moitié de la saison, c’est déjà un choc en soi. Surtout lorsqu’Agen, deuxième 3 points devant La Rochelle et 5 points devant Pau, se déplace chez Narbonne, solide 5e très sûr de lui à domicile. Le Stade Rochelais a l’occasion évidente de reléguer le rival palois à 6 points mais également de rester au contact de la tête du championnat, voire éventuellement de retrouver une place de dauphin en cas de faux pas agenais chez les Narbonnais. L’importance comptable de la rencontre est évidente. Cruciale, cette rencontre l’est également sur le plan psychologique. La rivalité entre les deux équipes issue des deux dernières demi-finales et de leur contexte extra-sportif, ainsi que de l’ambiance toujours électrique qui accompagne ces confrontations, contribue largement à pimenter cette rencontre. Les Palois seront d’ailleurs animés d’un fort esprit de revanche après le match aller, où ils s’étaient inclinés 18-19 au Hameau face à des Rochelais héroïques qui avaient mis fin à une très longue série d’invincibilité en terres béarnaises. Nul doute alors que le vainqueur prendra un ascendant psychologique certain sur son adversaire du jour. Alors que le jeu des petites phrases semble avoir été l’option choisie par certains, aux Rochelais de garder la tête froide et de se focaliser entièrement sur leur match. Ils auront besoin de tout le soutien des quelques 12 000 supporters Jaune et Noir qui auront une nouvelle occasion de faire étalage de leur ferveur et de leur respect de l’adversaire, qualités qui leur ont notamment permis d’obtenir le titre de meilleur public de Top 14 en 2011.

Pau vient redresser la pente

A la veille de cet énorme choc qui s’annonce, Pau se présente donc à Marcel-Deflandre avec un esprit de revanche par rapport au match aller, mais également avec un espoir d’inverser la dynamique actuelle que le club connaît. Depuis le début de l’année, Pau n’a en effet gagné qu’un match sur 4, à domicile contre Bourg-en-Bresse (34-15), et s’est incliné à Auch (9-12), Narbonne (19-25) et à domicile contre Lyon lors de la dernière journée (19-22). Après une phase aller en boulet de canon ponctuée de seulement trois défaites, la machine paloise paraît donc grippée et va tout faire pour inverser la tendance à Marcel-Deflandre. Côté blessés, le pilier Charlet, le demi de mêlée Boulogne et le troisième ligne centre Solofuti sont absents après avoir été incertains, tandis que Radidi, Fakalelu et Reynecke notamment sont toujours blessés. Nul doute que le défi proposé par les Palois sera à la hauteur de leur volonté de redresser la pente. D’autant plus que la Section Paloise n’a plus gagné à La Rochelle depuis 1998 et une victoire 24-19 ! Depuis, le Stade a enchainé 7 victoires consécutives à domicile, la dernière datant de novembre 2012 (18-16). Depuis plusieurs années l’équipe béarnaise est toutefois montée en puissance de manière considérable et les affrontements entre les deux équipes sont toujours extrêmement disputés et serrés : cette dernière victoire rochelaise à domicile avait été acquise dans la douleur grâce à une pénalité de Sébastien Fauqué après la sirène, alors que Pau menait jusqu’alors. Les deux dernières défaites rochelaises contre Pau au Hameau ont d’ailleurs été assez larges, 16-30 et 25-40. La rencontre promet donc d’être un véritable combat entre deux équipes d’égale valeur. Pas totalement en confiance, notamment en raison de certaines défaillances offensives aperçues face à Dax et Auch, les Maritimes sont cependant sûrs de leur valeur et solides sur leurs bases. L’infirmerie est toujours bien garnie, la blessure de Goujon s’étant ajoutée à la liste, mais les Rochelais n’ont pas été perturbés dans leur robustesse. Depuis plusieurs matchs, la conquête est toujours aussi énorme et la défense imperméable. Les Rochelais ont plus que jamais la meilleure défense du championnat, devant Agen et… Pau, justement.

Imposer le défi physique tout en restant disciplinés

Le défi physique sera au cœur de la rencontre et certainement l’un des principaux enjeux entre deux des meilleures défenses du championnat, réputées imperméables. Alors que l’entraineur béarnais David Aucagne a soulevé le problème de la puissance rochelaise capable d’avancer à l’impact et de gagner la ligne d’avantage, le combat et l’impact physique seront véritablement l’une des clés du match. L’attaque rochelaise (4e), apparemment plus efficace que celle de Pau (8e, 7 essais de moins), devra contrecarrer le solide rideau vert qui se dressera devant elle, potentiellement friable lorsque le jeu s’accélère. Surtout, l’indiscipline est devenue chronique pour l’équipe béarnaise, qui a reçu 3 cartons jaunes en 12 minutes lors du dernier match, dépassée par la vitesse et la puissance lyonnaise. L’énorme rideau défensif rochelais devra alors s’imperméabiliser encore davantage, devenir un véritable mur d’acier incassable pendant 80 minutes. Ne pas rater un plaquage, ne rien laisser passer, et surtout disposer en permanence d’un gros soutien défensif omniprésent et solidaire afin de dominer la guerre des rucks, gagner des ballons de contre-attaque et mettre un adversaire indiscipliné à la faute. Telle sera la clé du match. Dans une rencontre au sommet, extrêmement disputée et certainement électrique, il faudra trouver le bon équilibre entre combat engagé et sang-froid. Pour l’emporter, les Jaune et Noir devront être puissants, morts de faim, solides, mais surtout intelligents pour ne pas dégoupiller inutilement. Le mélange de ces attitudes en apparence antagonistes décidera de la capacité rochelaise à imposer sa supériorité à un adversaire plus que coriace, dans un match qui s’annonce terrible.

N. C.