L’Atlantique Stade Rochelais s’incline de justesse face au Lyon Olympique Universitaire dans le cadre de la dernière journée de Pro D2. Alors qu’ils avaient rejoint les vestiaires en tête sur le score de 21-7 suite à des essais de Bobo et de pénalité, les Rochelais, face au vent, se sont fait surprendre par le réalisme extrême des Lyonnais en deuxième mi-temps.
Une première période maîtrisée
En première mi-temps, ce sont pourtant les Rochelais qui ont largement dominé les débats. Avec un puissant vent dans le dos, les Maritimes peuvent occuper efficacement le camp adverse grâce aux coups de pied de Fortassin. Après une première pénalité réussie par l’ouvreur, les Jaune et Noir campent la ligne d’en-but lyonnaise avec une succession de mêlées à l’avantage des locaux ; le repositionnement d’Atonio, pilier, en deuxième ligne, n’aura donc pas affecté le rendement du pack maritime. Après une énième pénalité sifflée contre eux, les Lyonnais sont logiquement sanctionnés d’un essai de pénalité. À la 11e minute, ça fait 10-0 pour La Rochelle.
Par la suite, les Rochelais ont continué de monopoliser le ballon et de franchir, dans le sillage des percées fulgurantes de Damien Cler, très en jambe ce soir, ou des grosses percussions d’Atonio. Les avants rochelais poussent leurs homologues à la faute et permettent à Fortassin de rajouter 3 points de plus de 50m, après avoir inscrit un drop un peu plus tôt suite à la domination des siens. Sur un ballon d’attaque, Sireli Bobo hérite du ballon sur l’aile droite et dépose littéralement son vis-à-vis pour aller inscrire le deuxième essai rochelais (21-0, 27e). Les Maritimes évoluaient alors à 15 contre 14 suite au carton jaune reçu par Ratuvou quelques minutes plus tôt pour antijeu devant sa ligne.
Alors qu’on pensait les Lyonnais décrochés, les champions de Pro D2 n’ont pas lâché et multiplié les ballons portés dans les 22m rochelais, aboutissant à un essai logique du deuxième ligne Sousa (21-7, 36e). Les Rochelais rejoignent les vestiaires fort logiquement en tête mais auraient pu l’être plus largement : en toute fin de première période, Hikairo Forbes se fait arracher le ballon dans l’en-but, alors que le coup de pied à suivre de Cler dans l’en-but lyonnais n’avait pas été aplati, de justesse. « En première mi-temps, on a le vent dans le dos donc c’est plus simple. On joue chez eux et on marque, mais on aurait pu se mettre beaucoup plus à l’abri, avec Hikairo qui échappe le ballon par exemple. Dans ce jeu, il faut marquer, et les Lyonnais l’ont très bien fait, dès qu’ils sont venus ils ont marqué en première période, et pareil en deuxième », regrette Fabrice Ribeyrolles.
Un manque de réalisme
Effectivement, les Lyonnais sont venus avec de toutes autres intentions en deuxième période. Occupant le camp rochelais, ils obtiennent de nombreuses pénalités tentées et réussies par Dumora, excellent au pied ce dimanche (43e, 53e). Dès qu’ils sont venus dans le camp rochelais en position offensive, ils ont marqué : Trainier adresse une belle transversale à Ratuvou seul face à Cler, temporise, et passe pour Regard qui pousse au pied et termine dans l’en-but (21-17, 50e). Talonnés au score, les Rochelais remettent les choses à l’endroit et envoient du jeu pour aller marquer. Sur un nouveau ballon d’attaque, Bobo mystifie la défense et inscrit son doublé, toujours en coin. Toujours face à un vent très puissant, Fortassin ne peut transformer (26-20, 69e).
En toute fin de rencontre, Lyon joue sa dernière carte et multiplie les percussions sur la ligne maritime ; créant le décalage, ils écartent sur les trois-quarts en surnombre, et Lynn aplatit en bout de ligne. Dumora transforme, et à la 78e minute, Lyon prend l’avantage au score pour la première fois (26-27). En toute fin de match, les Rochelais ne lâchent rien et enchaînent les pénalités vite jouées, pour progresser de 60m et offrir une ultime pénalité à Fortassin, 40m face aux poteaux. Est-elle passée ou non, difficile à dire. Dans le doute, les arbitres ne l’ont pas accordée, alors qu’après visionnage des images il semble qu’elle passe. En tous les cas, les Rochelais paient surtout leur manque d’efficacité et les quelques erreurs de défense sur les trois essais lyonnais. Fabrice Ribeyrolles poursuit : « C’est la mêlée pas récompensée, c’est les ballons bêtement perdus, c’est les actions qui vont pas au bout. C’est plein de petits détails… Si « Hike » (Forbes) marque avant la mi-temps, on n’en parle plus du match. En plus la dernière pénalité, d’après la télé elle passe, c’est anecdotique mais ça reste décevant. »
Déjà tournés sur la demi-finale
En fin de match, la fête a quand même eu lieu. Dans un stade à guichets fermés avec un record d’affluence (12 550 spectateurs), les joueurs sur le départ ont reçu un bel hommage du club et des supporters et ont pu faire leurs adieux : Thomas Soucaze, Clément Marienval, Pierre Santallier (qui jouait la finale avec les Espoirs), Christophe Lafoy et Franck Jacob. La fête était belle, même si la déception de la défaite restait. Patrice Collazo en parle : « Si on gagnait, on restait deuxièmes mais on était champion de rien du tout. Je suis déçu simplement pour les joueurs parce qu’on s’est beaucoup investis, notamment dans cette semaine difficile. On a une mêlée à 5 en fin de première mi-temps qu’on enfonce, on se fait sanctionner, en deuxième mi-temps pareil… Apparemment la pénalité de la fin elle passe, donc c’est anecdotique. Je sais que beaucoup aimeraient que ce soit la crise, beaucoup aimeraient qu’on pleure, mais on n’a pas pleuré de la saison alors on va pas pleurer aujourd’hui. On est toujours restés mesurés dans la victoire, on va faire pareil dans la défaite. »
Le groupe tout entier est donc déjà tourné sur la demi-finale face à Pau, vainqueur de Colomiers ce dimanche (15-9) et donc 4e au classement devant Narbonne. Le match n’a pas fait de blessés dans le groupe, « c’est déjà une satisfaction » notent les entraîneurs, qui pourront cette fois bénéficier d’une grosse semaine ininterrompue de travail pour aborder la demi-finale du mieux possible, avec une énorme envie de relever la tête à Marcel-Deflandre, dans la victoire.
N.C.