Dans le rétro du Stade : avant Oyonnax !

Dans le rétro du Stade : avant Oyonnax !


Le 14 mars prochain sera une première au stade Marcel Deflandre : l’ASR (Atlantique Stade Rochelais) reçoit l’USO Rugby (Union Sportive Oyonnax Rugby) dans le cadre du championnat de France de 1ère division. Les deux clubs se connaissent pourtant bien, s’étant opposés à vingt reprises. Mais, hormis la dernière rencontre de Top 14 le 8 novembre dernier, où les rochelais se sont largement inclinés 37 à 9 dans l’Ain, tous les autres matchs concernent la PRO D2. L’équilibre est quasi parfait avec 10 victoires maritimes pour 9 oyonnaxiennes.

Un club centenaire

Le club Haut-Bugiste est centenaire puisque créé en 1909 sous le nom de Club Sportif d’Oyonnax (CSO) aux couleurs rouges et noires. C’est en 1942 qu’il devient l’USO actuel. Il progresse régulièrement au cours des décennies pour s’installer durablement en seconde division nationale à partir de 2003, année de son titre de Champion de France de Fédérale 1. Après 10 ans passés en PRO D2, il gagne haut la main le championnat 2012/2013 sous la houlette de Christophe Urios, et obtient le droit de jouer en TOP 14 la saison suivante. L’USO terminera à la 12ème place du championnat avec 51 points (plus fort total de points jamais obtenu pour un premier non relégable) et se donne ainsi le droit de disputer une deuxième saison consécutive dans l’élite.

Le Stade Rochelais, quant à lui, aimerait bien suivre le même parcours et pouvoir rejouer en Top 14 l’an prochain. Dans cette optique, vaincre Oyonnax encore une fois est impératif, qui plus est à la maison ! Il suffirait de rééditer la performance de 2010 qui nous avait ouvert la route vers le TOP 14.

Une demi-finale à domicile

Ce jour là, 15 mai 2010, l’Atlantique Stade Rochelais reçoit l’Union Sportive Oyonnax en demi-finale du championnat de PRO D2. Les Maritimes ont obtenu une semaine auparavant, pour la dernière journée du championnat régulier, le droit de jouer cette partie à domicile en allant vaincre les "Oyomen" chez eux, dans leur antre de Charles Mathon. 

Les Bugistes vexés et revanchards ne sont pas venus en victime expiatoire. Une cohorte de supporters fidèles a investi les travées côté Est de la toute nouvelle tribune Port Neuf. Ils déroulent une immense banderole où l’on peut lire "Ici, Ici, c’est Oyonnax !" C’est le début d’une double confrontation : sur le terrain et dans les tribunes.

Les Jaune et Noir débutent le match contre le vent. Ils s’appliquent à bien défendre en évitant les fautes. Quelques ballons portés font résonner la nouvelle enceinte mais les temps forts ne sont pas récompensés. Ce sont, au contraire, les Rouge et Noir qui ouvrent la marque à la 38ème minute par un drop de leur ouvreur Guilloux. Avec l’aide d’Eole en seconde mi-temps, la pression va s’inverser. La mêlée jaune et noire souveraine concasse son adversaire et donne deux possibilités de prendre le score. Le buteur maritime Benjamin Dambielle ne tremble pas et convertit les pénalités en six précieux points. Nantis de ce  maigre avantage (6-3), les joueurs de l’Atlantique ne céderont rien durant les 13 minutes restantes ! Sous les ovations du public, ils valident leur billet pour la finale d’accession la semaine suivante à Brive.

Une banderole provocatrice

Vainqueurs, les supporters rochelais le sont aussi (loi du nombre oblige…). La tribune d’en-but entraînée par les Bagnards n’a pas ménagé ses encouragements. En guise de réponse à la banderole provocatrice oyonnaxienne, elle a scandé les premiers "Ici, ici, c’est La Rochelle !" de l’histoire. Repris tout au long du match par un stade en communion avec ses joueurs, la formule va s’inscrire dans la durée. Dès la saison suivante en TOP 14, l’enthousiasme de la montée est toujours présent  et les "Ici, ici, c’est La Rochelle !" résonnent de toutes parts dans un Marcel Deflandre régulièrement à guichets fermés. Avec les matches télévisés, l’expression se répand comme une traînée de poudre sur tous les terrains de Top 14. Il n’est pas rare désormais d’entendre des "Ici, ici, c’est…" dans d’autres stades et d’autres enceintes que rugbystiques.

F.F.

Sources : Guide de l’amateur de rugby 2014 » au Petit Futé

Stade Rochelais :115 ans d’histoire » de J M Blaizeau