Dans le rétro du Stade : avant Clermont !

Dans le rétro du Stade : avant Clermont !


L’ASR (Atlantique Stade Rochelais) reçoit l’ASMCA (Association Sportive Montferrandaise Clermont Auvergne) en ce dernier jour de janvier 2015. Une rude tâche pour les Maritimes qui n’ont pas le droit à l’erreur devant ce monument du rugby français.

Créé en 1911 sous la conduite de Marcel Michelin qui voulait “distraire et communiquer le goût de l’effort physique au personnel de sa manufacture“, l’Association Sportive Michelin est créée en tant que structure omnisport. En 1922, le club adopte le nom actuel pour se mettre en conformité avec la loi fédérale antipublicitaire de l’époque : AS Michelin devient AS Montferrandaise. "Désirant conserver les initiales du club, nous avons adopté le nom de la vieille et illustre cité car beaucoup de nos sociétaires y résident, et parce que, sur son territoire, se trouvent nos terrains de jeux" justifie Marcel Michelin.

Le Poulidor du rugby

Trois ans plus tard, l’ASM est championne de France Honneur et accède à l’élite qu’elle n’a plus quittée. Son palmarès est élogieux mais pourrait être bien plus conséquent, car longtemps l’ASM a été considérée comme le Poulidor du rugby français ! En effet, il a fallu attendre 2010 et une onzième finale en championnat de France pour enfin décrocher le bouclier de Brennus ! Deux titres en challenge européen (1999-2007), 3 en challenge Yves du Manoir(1938-1976-1986) et 1 en coupe de la ligue 2001 complètent ce palmarès.

Quant aux oppositions entre les Maritimes et les Auvergnats elles sont largement à l’avantage de ces derniers. En 24 confrontations de première division, on note 6 victoires rochelaises, 16 clermontoises et 2 nuls. Par contre, Clermont n’a gagné que 3 fois en 11 matchs à Marcel Deflandre. L’espoir de faire un résultat positif le 31 janvier prochain est donc tout à fait envisageable et raisonnable.

Une cohorte d’internationaux

Il “suffirait“ de rééditer l’exploit du 4 novembre 2010 où le Stade s’est sublimé devant son public survolté, pour battre les Asémistes, champions de France en titre.

Sous une fine bruine atlantique, la mêlée jaune et noire soudée et solidaire comme jamais va mettre à mal le pack visiteur sanctionné 6 fois en 1ère mi-temps par l’arbitre. Le buteur maison, Dambielle, récompense le travail de ses avants permettant de virer en tête à la pause (9-6). La cohorte d’internationaux : Nalaga, Rougerie, Malzieu, James, Parra, Vermeulen, Bonnaire, Ledesma, Domingo n’a cessé de colmater les brèches devant la furia stadiste. Qu’en sera-t-il en seconde mi-temps ? Le public redoute un réveil des jaunards, très certainement secoués par leur staff et remontés comme des pendules à leur retour sur le pré.

Et Vincent Roux surgit…

Avec un alignement royal sous la conduite de Julien Bonnaire, les Auvergnats s’assurent de belles munitions. Mais une fois encore, à la 53ème, l’ASM est punie en mêlée fermée. Dambielle pour sa 4ème tentative touche le poteau. La balle revient en jeu et le centre rochelais, Vincent Roux, surgit comme un avion, capte l’ovale et aplatit au pied des perches dans une ambiance de folie ! Le trou est fait (16-6). Il reste une demi-heure à tenir. Soutenu par un public faisant corps avec son équipe, les Jaune et Noir s’envoient en défense et ne lâchent rien sous le crachin. Après plusieurs temps de jeu devant la ligne maritime, Clermont réduit la marque à la 65ème par leur ailier Malzieu (16-11). L’espoir revient chez les champions de France, mais les combattants rochelais rendent coup pour coup à leurs homologues. Les charges des Soucaze, Garcia, Djebaili permettent à Dambielle d’assurer une victoire de prestige (22-16) du David maritime devant le Goliath auvergnat.

Quatre années se sont écoulées et le scénario n’a guère évolué. Le Stade Rochelais va à nouveau devoir accomplir l’exploit. Pour que perdure l’espoir d’un maintien en Top 14 !

F. F. 

Source : « Stade Rochelais : 115 ans d’histoire » de J M Blaizeau