Dans le rétro du Stade : avant Bayonne !

Dans le rétro du Stade : avant Bayonne !


L’Aviron Bayonnais, né en 1904, rencontre à 23 reprises son aîné le Stade Rochelais qui, lui, a vu le jour en 1898.

Cependant, le cadet des deux clubs possède un palmarès beaucoup plus étoffé, avec trois boucliers de Brennus (1913-1934-1943) et quatre finales de championnat de France perdues, dont la dernière en 1982. Deux trophées en challenge Yves du Manoir (1936-1980) ornent aussi la vitrine des ciel et blanc.

Les Basques ont affronté les Charentais Maritimes 19 fois en première division, et dominent largement avec 10 victoires pour 3 nuls et 6 défaites. Seules les 4 rencontres en deuxième division rétablissent l’équilibre puisqu’à chaque fois, l’équipe jouant à domicile s’est imposée.

Au cours de toutes ces décennies les échanges basco-charentais auront un parfum particulier, comme cette 1ère rencontre Stadiste au très haut niveau, le 22 février 1914 à Bayonne, pour un 1/4 de finale du championnat de France. Les Charentais auréolés de leur 3ème titre régional de leur histoire, ne résisteront pas aux Basques champions de France en titre (28-0).

Parfum particulier, parce que dès 1946 l’entraîneur Gustave Ecala de la Nautique de Bayonne, accompagné de ses joueurs Henri Placé, Lucien Garbay et Maurice Darraidou rejoignent La Rochelle. A l’initiative de ce dernier, le trio de copains est rejoint par un quatrième larron, incorporé au 509ème régiment du train rochelais, Arnaud Elissalde. On connaît l’influence et l’importance que celui-ci aura dans l’histoire du Stade ! Le quatuor basque de La Nautique est reformé sous maillot charentais et les résultats maritimes en seront grandement améliorés !

Parfum particulier, parce que deux ans plus tard, en 1948, le Stade Rochelais, renforcé entre autres par ces recrues basques, accède à la division Fédérale. Se retrouvant dans la même poule que les Bayonnais, le dimanche 14 novembre 1948 verra une surprise de taille au parc des sports de Bayonne : l’Aviron s’inclinera 6 à 3 devant les petits débutants maritimes du Stade !

Parfum particulier, parce que le 23 avril 1961, pour la 1ère fois de son histoire, le Stade Rochelais accède aux 1/8ème de finale du championnat de France de première division, à Angoulême devant Bayonne. Dans un véritable bourbier, le ballon transformé en savonnette, le Stade se qualifie en battant l’Aviron 5 à 3, supporté par 2500 rochelais qui avaient effectué le déplacement !

Parfum particulier, parce qu’en ce jour de Pentecôte 1988, Jean Pierre Elissalde, l’emblématique rochelais au sang basque, fêtera son jubilé à l’occasion du 2ème « Rugby-Folies » chères au président stadiste de l’époque, Yvan Caris. Coincé entre deux rencontres de gala, (les anciens du Stade contre les anciens de Toulon, puis les Barbarians contre l’équipe nationale d’Irlande), le match en l’honneur de JP Elissalde oppose évidemment … le Stade Rochelais à l’Aviron Bayonnais.

Parfum particulier, parce que le 10 novembre 1996, le Stade s’impose par un de ses scores les plus élevés à domicile (56-16) devant…les basques de Bayonne !

Parfum particulier encore et toujours, parce qu’en cette fin d’année 2003, le Stade reçoit l’Aviron alors leader de la PRO D2. Dans des conditions dantesques : pluie, vent, terrain gorgé d’eau, le pack rochelais ultra dominateur anéantira les espoirs basques (16-3). L’ancien ouvreur international Titou Lamaison, à la peine derrière ses avants malmenés par les maritimes, ne tarira pas d’éloges  envers ces « rochelais soutenus par un public en or ».

Y aura-t-il un parfum particulier ce samedi 29 novembre prochain pour la réception de nos amis basques? Nous n’avons pas le choix : ce doit être celui de la victoire !

F.F.

 

Source : "100 ans de rugby au Stade Rochelais" de J M Blaizeau