Un beau visage mais une défaite cruelle

Un beau visage mais une défaite cruelle


Samedi, les Rochelais se sont inclinés sur la pelouse du Racing Metro 92, 8-27. Entre grosse performance en conquête et bel état d’esprit d’une part, et fautes bêtes et stérilité offensive d’autre part, le bilan est mitigé mais plutôt très encourageant, pour un match à l’extérieur parmi les plus accomplis côté maritime.

La Rochelle fait jeu égal avec le Racing

Dès le coup d’envoi au Stade Yves-du-Manoir, les Rochelais font bonne figure. Notamment en conquête, secteur dans lequel ils ont clairement mis les locaux en difficulté ce samedi. Que ce soit sur lancer maritime ou francilien, les avants ont clairement réalisé une moisson en touche dans le premier acte par Eaton et Sazy. C’est d’ailleurs par la mêlée que les Jaune et Noir trouvent une première solution, offrant une pénalité à leur ouvreur, transformée aisément par Fortassin qui effectuait alors son retour sur les terrains du Top 14 (0-3, 9e). À 14 contre 15 après le carton jaune de Botia pour un plaquage jugé dangereux, les Rochelais n’ont encaissé aucun point, en ont inscrit trois et ont même fait le jeu.

Des percées de Botia, Gourdon ou Murimurivalu, il y en a eu. Un beau jeu au pied d’occupation, aussi. Les Racingmen s’en sont trouvés déstabilisés et, s’ils ont bien défendu, n’ont pas réussi à briser la défense maritime qui s’est appuyée sur un excellent rideau. Grâce à une défense agressive, La Rochelle a pu se sortir de son camp de nombreuses fois par les grattages de Botia ou d’Atonio. Et a mis le Racing en difficulté, sans pour autant que cette performance soit récompensée par des points.

Des difficultés dans la transformation

Le mal rochelais s’est sans aucun doute situé dans le réalisme. Malgré les meilleures intentions et une solidité incontestable sur les bases, les Maritimes ont éprouvé des difficultés dans la transformation du jeu et la concrétisation de leurs temps forts. Peu après le coup d’envoi, c’était un coup de pied de Dambielle contré par Eaton qui voyait son coup de pied à suivre filer vers Dulin plutôt que dans l’axe et l’empêchait d’aplatir. En fin de période, une passe que Bobo était à deux doigts d’intercepter pour aller marquer sans opposition. Et deux pénalités manquées par les buteurs maritimes, à 55 mètres et à 30 mètres en face. Rageant. C’est finalement par une récupération et un sprint de 90 mètres que Barraque a pu inscrire l’essai rochelais et priver par là même leurs adversaires du bonus offensif, un bien maigre lot de consolation mais qui témoigne des progrès accomplis.

Au contraire, le Racing n’a presque jamais trouvé la solution et est parvenu à marquer sur sa seule incursion dans les 22 mètres rochelais du premier acte. Les avants locaux pilonnent dans l’axe et multiplient les points de fixation, le jeu rebondit côté droit et Szarzewski s’empare du ballon dans le regroupement pour aller marquer sans opposition face à une défense qui a mis du temps à se replacer. Une autre erreur de replacement (un défenseur hors-jeu), et cela suffit au Racing pour mener 10-3 à la mi-temps, contre le cours du jeu.

Un carton et deux essais

La deuxième mi-temps s’est véritablement décantée sur l’action impliquant le carton jaune de Julien Berger. Légèrement en retard, il plaque Audrin en l’air sur une diagonale de l’ouvreur adverse ; l’ailier claque une passe pour Dulin qui marque le deuxième essai francilien. L’arbitre décide d’appliquer la double peine, et les Rochelais se retrouvent à 14. Peu après, avec un défenseur de moins côté maritime, les Racingmen remettent le couvert. Le décalage est créé sur l’aile, Audrin tape à suivre et récupère le ballon pour marquer le troisième essai francilien. Trois minutes, un carton jaune et deux essais encaissés, c’est cruel pour les Rochelais qui n’ont eux pas été récompensés sur leurs temps forts.

Alors qu’elle était très performante en première période, la touche aussi commence à se déliter en fin de rencontre et restreint les munitions pour contre-attaquer. Les Rochelais mettent leurs adversaires à la faute à maintes reprises mais ne marqueront pas d’avantage : trop de difficultés dans la transformation du jeu et la concrétisation les en auront empêché. Finalement, ça fait 27-8 pour le Racing et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est cher payé pour les Jaune et Noir qui ont sans doute réalisé l’une de leurs prestations les plus abouties à l’extérieur. Prochain rendez-vous contre le FC Grenoble dimanche, pour montrer le même visage, gommer les imprécisions en attaque et renouer avec la victoire.

N.C.