Ce samedi, l’Atlantique Stade Rochelais est finalement venu à bout de l’US Carcassonne (35-33) au terme d’un match fou au rythme effréné. Rapidement en tête grâce à une très bonne entame, les Rochelais ont subi les assauts carcassonnais en fin de match avant de sceller le sort du match d’une pénalité de Fortassin après la sirène.
Les attaques surpassent les défenses
Depuis quelques matchs, les Rochelais étaient en quête d’efficacité offensive, de ces attaques faites de passes rapides vers des joueurs lancés et précis dans le dernier geste. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces intentions ont été respectées dès le début du match. Sur le coup d’envoi, les Rochelais récupèrent le ballon, effectuent plusieurs temps de jeu en écartant le ballon, Fortassin transperce et aplatit sous les poteaux après deux minutes de jeu (7-0). Deux minutes plus tard, le jeu est une nouvelle fois écarté vers Cestaro intercalé dans la ligne qui déborde Tuilagi et inscrit le deuxième essai des Rochelais. Après 4 minutes de jeu, le Stade Rochelais mène donc 14-0 grâce à deux très bonnes offensives faites d’un jeu précis, rapide et diablement efficace. Face au troisième ligne Tuilagi replacé au centre, et le puissant Tatupu repositionné à l’aile, le staff rochelais avait décidé d’écarter les ballons pour déplacer ces bulldozers. Ça a plutôt bien marché. La mêlée dominatrice (deux pénalités récupérées) permet d’occuper le camp de Carcassonne et d’assoir la domination rochelaise ; une troisième belle combinaison envoie un Maritime derrière la ligne, mais l’essai est refusé pour un écran.
Alors que la partie s’emballe et que les deux équipes envoient énormément de jeu, l’ouvreur Gilles Bosch, encore impeccable dans les coups de pied, ramène Carcassonne à 6-17 après que les siens ont mis les Rochelais à la faute par deux fois, notamment grâce à de puissants ballons portés. La défense rochelaise reste très solide mais concède plusieurs pénalités inhabituelles aux Carcassonnais. Les Maritimes repartent à l’attaque et mettent leurs adversaires à la faute : le pilier Chobet est sanctionné d’un carton jaune pour antijeu. Paradoxalement, c’est le moment que choisissent les Audois pour revenir dans le match : l’ailier Guyot transperce une défense rochelaise passive, mais manque de jouer un surnombre. Après le carton jaune reçu par Kieft, les Rochelais cèdent sous les coups de boutoir d’une bonne attaque carcassonnaise : Salobert allonge une énorme passe pour Gros qui envoie Guyot derrière la ligne. Malgré une nouvelle pénalité de Fortassin sur mêlée un peu plus tard, Carcassonne a clairement réussi à sortir la tête de l’eau (13-20) et va rentrer des vestiaires en supériorité numérique pendant quelques minutes.
Le sursaut d’orgueil carcassonnais
Au retour des vestiaires et malgré l’infériorité numérique, les Rochelais repartent avec la ferme intention de conserver leur avance au score en reprenant la possession du ballon. Celle-ci se double de l’occupation du camp carcassonnais et permet aux Maritimes de mettre leurs hôtes du jour sous pression : après avoir passé une pénalité pour faute au sol (23-13), Fortassin voit que l’occasion d’essai rochelaise est annihilée par une défense bien replacée, analyse la situation et claque le drop (26-13). Malgré cette mainmise sur le ballon, les Rochelais sont toutefois handicapés par une conquête défaillante, notamment en touche où les Maritimes perdent pas moins de 4 ballons dans le camp Carcassonnais, soit autant de munitions gâchées pour tuer le match.
Comme au milieu de la première période, Carcassonne reprend du poil de la bête et revient dans le match. Après avoir occupé le camp rochelais avec une touche aux 5m, les Audois chargent la défense maritime et finissent par s’écrouler dans l’en-but, mais Gélédan se sacrifie et se couche sous le ballon. Quelques temps de jeu plus loin, la défense rochelaise tient toujours bon mais se fatigue et commet une faute. Bosch en profite pour ramener les siens à 16-26 puis 19-26 suite à des fautes rochelaises dues à une lucidité visiblement émoussée par un rythme de très haut niveau. Sur le renvoi, les Rochelais parviennent à se donner un peu d’air en mettant les Carcassonnais à la faute (29-19, 69e), mais les signes de fatigue sont évidents, d’autant que la mêlée est mise en difficulté, y compris sur introduction rochelaise. Berger est sanctionné d’un carton jaune pour antijeu, et la défense rochelaise en difficulté mais très peu perméable jusqu’alors va logiquement céder. Les Carcassonnais profitent de leur supériorité numérique pour exprimer leur puissance et inscrire un essai collectif dans la foulée, recollant dangereusement au score (26-29, 71e). La réaction d’orgueil de la mêlée rochelaise permet aux Maritimes de reprendre un peu d’avance (32-26, 75e), mais elle se fait à nouveau pénaliser et offre aux Carcassonnais un bon ballon d’attaque avec une touche à 5m. Les avants carcassonnais refont le même coup qu’auparavant, et s’écroulent dans l’en-but pour un nouvel essai collectif (33-32, 78e).
Menés pour la première fois du match, les Rochelais ont une dernière occasion de ramener une précieuse victoire de leur déplacement malgré leur infériorité numérique. Sur le renvoi, un Carcassonnais commet un en-avant et offre une dernière mêlée aux Rochelais. Elle domine son homologue, Gourdon perce et rentre dans les 22m, les Maritimes enchainent dans l’axe et mettent Fortassin en position de drop, qui manque la cible. C’est alors que survient une action cruelle pour les locaux qui va donner la victoire aux Rochelais : l’arrière Gros aplatit dans son en-but un peu trop tôt, la sirène retentit et le renvoi va devoir être joué. L’arbitre prévient les Audois qu’ils n’ont pas le droit de taper le coup de pied directement en touche sous peine d’être sanctionnés d’une pénalité ; ils choisissent de taper court pour essayer de récupérer le ballon, mais un Carcassonnais pousse volontairement le ballon en touche, ce que l’arbitre pénalise logiquement. Des 40m du bord de touche, Fortassin ne tremble pas, convertit la pénalité et offre la victoire à des Rochelais fous de joie (35-33).
Malgré une conquête défaillante privant les Rochelais de munitions pour tuer le match en début de seconde période, et en dépit d’une défense inhabituellement friable passée 3 fois et davantage pénalisée qu’à l’accoutumée, les Maritimes ont donc su faire preuve d’une incroyable abnégation pour conserver leur avance au score et reprendre l’avantage après la sirène. Ils confortent leur 2e place au classement grâce à cette victoire à l’extérieur et vont recharger leurs batteries avant de basculer dans la préparation de la réception de Bourgoin, samedi prochain.
N.C.