La Rochelle et Pau : deux villes que l’on compare souvent. Une taille similaire ; un passé historique fort avec la présence d’Henri IV ; une passion pour le rugby sont des éléments majeurs qui les réunissent. L’ambition commune de rejoindre l’élite, affichée par chaque club, s’est traduit ces dernières saisons par deux demi-finales sans concession, pour accéder au match ultime qui mène au Top 14.
David contre Goliath
Cette année encore les deux équipes jouent le haut du tableau, même si la Section Paloise Rugby Pro présente un palmarès beaucoup plus étoffé que l’Atlantique Stade Rochelais, avec 3 titres de Champion de France et autant de victoires en Challenge Yves du Manoir notamment. Sur les 34 confrontations entre les deux clubs, on dénombre 18 victoires Paloises, 13 Rochelaises et 3 matchs nuls. Notons cependant que le Stade Rochelais reste sur sept succès consécutifs à domicile, et n’a jamais perdu sur son terrain en Pro D2 en six rencontres face aux béarnais. Une des réceptions de la Section Paloise a particulièrement marqué l’histoire du club maritime : le 3 octobre 1998, pour la première fois, le stade Marcel Deflandre reçoit les caméras de Canal+ ! A cette époque le Stade Rochelais est considéré comme un « David » devant le « Goliath » palois. L’honneur fait au club Jaune et Noir motive naturellement aussi bien les joueurs que la famille stadiste dans son ensemble. Supportés par 6500 poitrines, les rochelais démarrent la rencontre pied au plancher. Seulement 46 secondes après le coup d’envoi, le jeune ouvreur Jean Baptiste Elissalde claque un drop d’école ! Mieux ! Deux minutes plus tard, le centre Wilfried Moulinec, après une course de 80m, aplatit un ballon poussé au pied, suite à un « bras cassé » joué rapidement par Steve Bernard. Dix à zéro après trois minutes de jeu ! La machine paloise n’est pas encore lancée. L’arrière Nicolas Brusque expliquera : « Nous avons eu le mérite de ne pas céder à l’affolement face à l’insolente réussite rochelaise. Menés de dix points mais persuadés de l’efficacité de notre système de jeu, nous avons confié les clés de la boutique à notre 3ème ligne centre Franck Rolles et à notre ouvreur David Aucagne, pour remettre la pression ».
Le rouleau compresseur palois
Malgré une belle opposition des Jaune et Noir qui mènent à la pause 16-8, le rouleau compresseur palois fait son office en touche et en mêlée. Après 20 minutes en seconde mi-temps, les béarnais prennent le score (17 à 16) pour ne plus le lâcher (24-19 au coup de sifflet final). Le Stade a montré un beau visage devant les caméras, mais aussi les limites d’une équipe issue en quasi totalité de l’étage inférieur. « Avec ce groupe qui a su élever individuellement et collectivement son niveau de jeu de manière incroyable, nous perdons de 5 points face aux Palois. Dites moi où est l’échec ? » justifiait l’entraîneur rochelais Jean Pierre Elissalde.
Source : « Stade Rochelais 1998-2008 : 10 ans dans l’ère professionnelle » de J.M.Blaiseau