Les futurs adversaires des Rochelais, vendredi 10 avril prochain, seront aussi Stadistes mais Parisiens ceux-là. Paris fait partie des toutes premières villes converties au rugby, et le Stade Français est fondé en 1883 par des étudiants du Quartier Latin.
Adoptant dès 1890 les règles du rugby en vigueur en Grande Bretagne, ce sera le 1er club français opposé à des équipes britanniques. En 1892, il dispute sa première finale du championnat de France face au Racing, et la perd de justesse (4-3).Cette rencontre est arbitrée par un certain Pierre de Coubertin … C’est le début d’un élogieux palmarès avec 13 titres de Champion de France (1893-1894-1895-1897-1898-1901-1903-1908-1998-2000-2003-2004-2007) plus huit finales (1892-1899-1904-1905-1906-1907-1928-2005). On peut remarquer que ce palmarès est concentré sur deux périodes bien distinctes : avant 1930 et après 1990. Entre temps, les parisiens évoluent dans des divisions inférieures.
L’emblématique Max Guazzini
En 1992, l’emblématique Max Guazzini décide de relancer le club parisien. Trois ans plus tard, en mai, c’est la naissance du Stade Français Paris issu de la fusion des sections rugby des deux clubs omnisports parisiens, le Stade Français et le CASG. Cette même année 1995 voit l’arrivée aux commandes du staff technique de Bernard Laporte. Le club remonte alors la pente et retrouve l’élite du rugby en 1997. L’année suivante le bouclier de Brennus parachève cette ascension et met fin à 90 ans d’attente pour ce nouveau sacre national. On ne peut évoquer le Stade Français sans souligner son influence dans la conquête d’un nouveau public. Son très médiatique président invente de nouveaux concepts comme les maillots roses, le calendrier des Dieux du Stade, jusqu’à la délocalisation de certaines grandes affiches au Stade de France pour des soirées « paillettes » retransmises à la télévision ! Même décrié par certains, cela contribue à élargir l’audience du rugby pro en général. Vice champion d’Europe à quatre reprises (2001-2005-2011-2013), le Stade Français n’a plus touché le bouclier depuis 2007, mais cette saison il semble revenu à son meilleur niveau pour le plus grand malheur du Stade Rochelais battu fin septembre au match aller (43-10). Sur le total des confrontations entre les deux clubs, les Maritimes se sont inclinés 4 fois dans la capitale mais le score s’équilibre à Marcel Deflandre avec 1 victoire, 1 nul et 1 défaite.
Les soldats roses
Sur ses terres, l’Atlantique Stade Rochelais est sublimé par son public qui rééquilibre sensiblement la donne face aux grosses armadas du championnat. Ce prochain choc va s’avérer tout aussi important que celui du 2 janvier 2011 dans l’optique du maintien en Top 14. Ce jour là, les soldats roses de Max Guazzini débarquent sur la côte atlantique avec la ferme intention d’enfoncer un peu plus les Jaune et Noir déjà en position de relégables. "Tout le monde nous attend et nous devenons l’équipe à battre pour les grosses écuries du haut de tableau" reconnaît Nicolas Djebaili. Mais les Parisiens ne sont pas à la fête ! Une conquête retrouvée, des touches bien maîtrisées, une mêlée qui met les Franciliens au supplice, des mauls ravageurs et des ballons écartés tranchants, tous les ingrédients semblent réunis pour une victoire salvatrice. Et pourtant ! Dans un chassé croisé incessant, aucune formation ne fait plier l’autre, en témoignent ces scores régulièrement à parité : 16-16 à la mi-temps ; 23-23 à l’heure de jeu et 26-26 au coup de sifflet final. Malgré la frustration qui accompagne ce résultat, les hommes de Milhas et Darricarrère vont continuer à se battre avec l’énergie du désespoir jusqu’à la fin du championnat pour malheureusement un retour direct en Pro D2.
Quatre années plus tard, la bande à Collazo semble autrement plus armée et vogue sur une dynamique positive. Ne laissons pas ce Stade Français, aussi riche et talentueux soit-il, entraver la marche en avant du Stade Rochelais vers le maintien ! Un seul objectif : la victoire !
F.F.
Sources : « Stade Rochelais : 115 ans d’histoire » J M Blaizeau
« Guide de l’amateur de rugby 2014 » au Petit Futé